Pour le CAC 40, le gros de sa performance s’est fait au 1er semestre bien qu’il soit venu toucher des plus hauts en octobre avant de céder du terrain sur les deux derniers mois. En ce qui concerne les Small le constat est plus ou moins identique même si elles ont réussi à prendre quelques points de plus à partir de septembre. Quant à Euronext Growth, la progression a été constante tout au long de l’année hormis en novembre, seul mois de baisse. Cette année a été marquée par quelques éléments exogènes qui n’auront eu que peu d’effet sur les investisseurs et aura plutôt réservé de bonnes surprises quant aux perspectives économiques quelques soient les zones, ce qui n’est pas fréquent. La seule véritable surprise provient de l’envolée de l’euro alors que le consensus de début d’année était plutôt un rapprochement vers la parité euro/dollar.

Cette année fut globalement très bonne avec ce qui peut ressembler à une conjonction des planètes et à l’absence de nervosité des investisseurs qui s’est traduite par une très faible volatilité.

Consensus :

Le consensus, par rapport aux exercices précédents, a entamé ses révisions à la baisse plus tardivement. Cela traduit une meilleure visibilité offerte par les entreprises aidées par un contexte économique favorable. Néanmoins, le mois de décembre a été marqué par des ajustements plus marqués ce qui fait ressortir un bilan annuel proche de celui de 2016 surtout pour le CAC 40 alors que sur les Small Caps les révisions à la baisse en 12 mois ont été 2 fois moindres qu’en 2016. Ceci peut s’expliquer par une reprise plus forte que prévue de l’économie européenne et même française ce qui est plus favorable aux petites et moyennes valeurs. Gageons que le mouvement de baisse se poursuivra à la lecture des CA annuels ce qui devrait réduire l’écart entre Large et Small mais cette fois nous devrions observer une nette surperformance des Small en termes d’évolution des BPA ce qui explique en partie le différentiel de performance boursière.

Valorisation :

Bis repetita, le marché nous semble cher et ne souffrira d’aucune déception. Après, peut-être sommes-nous entrés dans un nouveau paradigme. L’avenir nous le dira.

Conclusion :

Tout le monde s’entend à dire que 2018 sera une belle année. De là à aller chercher les performances de 2017, cela semble peu probable car les bonnes nouvelles sont dans les cours. Tout juste aurons-nous peut-être quelques bonnes surprises macro pour justifier de revoir un peu à la hausse certains scenarii ou plutôt justifier de primes de risques moindre permettant ainsi de continuer à justifier de tels niveaux de prix. Ce qui pourrait aussi aider à tenir de tels niveaux, c’est tout ce qui tourne autour des thèmes de consolidation, l’argent demeurant peu cher. Toutefois, 2018 devrait être marquée par un retour de la volatilité car, sans vouloir faire les oiseaux de mauvais augure, on aura plus de chance de voir apparaitre quelques nuages noirs surtout au niveau macro tant chez l’Oncle Sam qu’en Chine. Va aussi se poser pour l’Europe la question des vraies conséquences du Brexit car nous entrons dans le dur des négociations et de ses conséquences.

Dans un tout autre registre, 2018 marque la mise en place de la réglementation MIFID 2 qui vise à rendre les marchés plus transparent. Un des volets de la réforme est de permettre à tout à chacun de savoir exactement ce qu’il paie. Ainsi cela impose de manière plus drastique qu’auparavant que les sociétés de gestions séparent ce qu’elles paient aux intermédiaires financiers pour passer des ordres et pour avoir accès à la recherche alors que jusque-là les frais de courtages englobaient le tout. Quelles conséquences pour les sociétés cotées ? Pour les Large Caps cela ne devrait pas changer grand-chose, en revanche pour les Small Caps cela devrait induire un moindre suivi. En effet car les sociétés de gestions orienteront principalement leurs budgets dédiés à la recherche pour les actions les plus liquides sur lesquelles elles sont susceptibles d’intervenir régulièrement. Pour les Small et les Micro, comme ce sont souvent des choix de convictions ayant une faible liquidité, la part allouée sera marginale. Aussi, les brokers qui mobilisaient des analystes sur ces valeurs générant peu de courtage auront tendance à réorienter leurs équipes afin de les rentabiliser car désormais les départements d’analyse auront un vrai P&L et vont devoir mettre en place un vrai modèle économique. On devrait également assister à la poursuite de la concentration des acteurs, à l’image des opérations annoncées en fin d’année 2017, aussi bien chez les courtiers que les sociétés de gestion qui n’ont pas la taille critique permettant d’absorber cette évolution (ex : Oddo/Natixis, Mandarine/CIC, etc…).

Par la force des choses, les Small Caps qui souhaiteront conserver de la visibilité auprès des sociétés gestions pourraient n’avoir pas d’autre choix que de mettre en place des contrats de suivi. C’est déjà quasiment la norme pour les Micro (sous le terme de contrat de liquidité et d’animation) mais cette fois cela devrait se généraliser. En attendant, le temps que le système trouve le bon équilibre, un certain nombre de valeurs risque de sortir des radars ou du moins de voir leur couverture fortement se réduire ce qui pourrait avoir des conséquences sur leur vie boursière. A suivre donc…

Pour conclure, 2017 a été une année très appréciable marquée par plus de bonnes nouvelles que de mauvaises. 2018 devrait commencer plutôt positivement en attendant d’avoir les premières guidances des sociétés qui devraient fournir un peu de grains à moudre.

En attendant, nous vous souhaitons une très bonne année 2018.