Après la pause marquée en mars, le marché a « enfin » reculé. Rappelons qu’au 1er trimestre le CAC 40 avait gagné plus de 8%, que les autres indices affichaient des progressions à 2 chiffres mais le tout dans des volumes en très fort recul par rapport à l’an dernier. Et c’est là le fait nouveau : à savoir que le mois d’avril est le premier mois de l’année au cours duquel les capitaux échangés sont supérieurs à ce qui était constaté l’an dernier sur la même période.

Comment interpréter de tels mouvements ?

Pour ce qui est du recul du marché, comme nous l’avions évoqué le mois dernier, une correction paraissait salutaire et cette dernière s’est opérée. Le déclencheur semble en première lecture plus lié aux indicateurs macro-économiques qui induisent des doutes quant à la « vigueur » de la reprise économique qu’aux résultats des entreprises qui, dans leur grande majorité, ont été plutôt bons. Néanmoins, la visibilité demeure tenue ce qui a amené à une forte baisse des estimations de résultats 2012 et, en corolaire, a aidé au mouvement de prises de bénéfices. En un sens nous aurions tendance à dire « tant mieux » car parfois il est bon de reprendre son souffle et de repartir sur des bases plus saines.

Vient le second point que nous observons de près depuis le début de l’année : les volumes.

Pour la première fois, ils sont en progression par rapport à l’an dernier alors que jusqu’à présent ils étaient inférieurs de plus de 20%. Par ailleurs, le mois d’avril aura affiché les volumes échangés les plus importants depuis le début de l’année. A froid, nous pouvons donc dire qu’il y a plus de vendeurs que d’acheteurs et cela fait craindre ce que nous avancions jusque-là, à savoir que la hausse s’est faite sans véritable conviction ou par opportunisme au regard de la chute des marchés au S2 2011. Il est probablement trop tôt pour arriver à cette conclusion et le mois de mai sera un bon indicateur de la conviction du marché d’autant plus que les CA trimestriels tombent. La poursuite d’un repli n’est donc pas inenvisageable surtout si le vieil adage est respecté (sell in may and go away) ce qui nous rapprocherait de supports pouvant enfin offrir une vraie dynamique acheteuse aidée par un climat économique et politique plus serein attendu au S2.

 

En ce qui concerne les valorisations, 2011 s’est achevée sur des niveaux inférieurs aux moyennes historiques et l’on note une légère baisse des ratios pour 2012 par rapport au mois dernier.

Nous noterons un élément nouveau concernant les estimations d’évolution des BPA. En effet, entre fin mars et fin avril, le consensus fait ressortir pour 2012 une très forte baisse des anticipations. Selon nous il faut prendre du recul et attendre confirmation le mois prochain de cette tendance qui est révélatrice d’une grande prudence affichée par les analystes. Cela peut justifier en partie la baisse des indices en avril.

Pour résumer, le début du second trimestre marque une vraie rupture par rapport au 1er trimestre avec les fortes révisions à la baisse des estimations de résultats 2012 et des volumes enfin en progression. Aussi, on peut se dire que la hausse observée au T1 s’est faite plus par opportunisme que par véritable conviction. Il sera donc intéressant d’observer cette donnée lors de la prochaine phase de reprise du marché pour voir si enfin les acheteurs reviennent.

En attendant les indices Small maintiennent leur avance sur le CAC 40 même si, comme d’habitude, en phase de repli leur performance est moindre. Si le mois de mai est baissier mais que les Small restent proches des Larges, on pourra certainement s’attendre à une nouvelle année de surperformance des petites valeurs car le second semestre devrait nous offrir plus de visibilité. Enfin, espérons-le.