Il aura fallu attendre les tous derniers jours de juin et  la fin du sommet européen pour que les marchés se reprennent. En effet, au 26/06, le CAC cédait 4,5% depuis le début de l’année i.e. était au même niveau que fin mai. Comme nous l’avions évoqué, les opérateurs ont suivi de près le calendrier politique. Le marché a été soulagé par l’accord obtenu in extremis qui ouvre la voie au fait 1/ que le FESF et le MES pourraient acheter directement sur le marché des titres de dette des pays en difficultés et 2/ qu’un mécanisme unique de supervision financière soit établi. A cela s’est ajouté le fait que la BCE puisse envisager une détente de ses taux.

Ce 1er semestre aura été rythmé par la macro économie, les résultats des sociétés ayant été relégués au second plan. D’un autre côté, au regard des risques encourus on ne peut que donner raison à un tel comportement. Désormais, quelques incertitudes demeurent comme le timing d’application des mesures d’urgences ou encore la constance dans la mise en place de politiques économiques rigoureuses. Il va sans dire que les mois qui viennent ne vont pas amener de bonnes nouvelles pour les administrés des pays de la zone Euro, mais un redressement durable ne passera que par la mise en place de mesures difficiles de prime abord.

Concernant les marchés, notre optimisme naturel, nous fait penser que le courant acheteur pourrait revenir subrepticement cet été et probablement de manière plus marquée à la rentrée car 1/ le marché n’est pas cher et cela même si on écarte les ratios historiques et 2/ les gestions se sont rendues très liquides du fait des incertitudes politiques mais aussi par peur de rachats importants que l’on pourrait observer d’ici à septembre.

Le consensus, quant à lui, a peu évolué en juin par faute de manque de news flow de la part des entreprises. Cet été verra la publication des CA semestriels et, pour les plus importantes sociétés, des résultats semestriels. Il sera alors intéressant de voir si on observe, comme en avril, une franche révision à la baisse des estimations de résultats, car depuis 2 mois tous les indicateurs macro-économiques ne cessent de se dégrader. 

Cet été devrait donc, pour la 1ère fois de l’année, être plus micro que macro, du moins espérons-le. Les analystes ont-ils bien intégré les risques ou vont-ils à nouveau serrer la vis ? Selon nous, il y aura probablement de nouvelles révisions en baisse mais cela sera plus un ajustement qu’une véritable prise en considération de nouveaux éléments, l’essentiel ayant été fait en avril.

Pour résumer, le mois de juin a sauvé la performance du CAC et comme souvent dans une période de grande nervosité les Small Caps ont sous-performé. Néanmoins, l’écart de performance entre les Large et les Small continue de plaider pour une nouvelle surperformance de ces dernières au S2, si la macro ne vient pas à nouveau assombrir l’horizon. A cela s’ajoute un consensus de marché indiquant que les petites valeurs offrent une véritable opportunité d’investissement sur les niveaux de valorisation actuels. Les fonds Small étant liquides, s’ils ne connaissent pas de rachats importants à la rentrée, ils reviendront en force. Enfin, espérons qu’un second semestre plus serein permette l’entrée de nouveaux acteurs en Bourse, élément dont nous manquons cruellement depuis trop d’années.